Toutes les vies raconte aussi bien la vie que la mort. Rebeka Warrior, autrice compositrice interprète de plusieurs groupes aux textes sans langue de bois (Sexy Sushi, Mansfield Tya, Kompromat), livre un récit puissant dans lequel elle raconte le cancer de sa petite amie, Pauline. Avant, pendant, après. Elle dépeint avec la plus grande sincérité toutes les étapes de la maladie et du deuil, du point de vue de “celle qui reste”. Toutes les vies, c’est la reconstruction d’une âme qui vient de perdre sa moitié. Une quête spirituelle salvatrice, des amis solides, la musique comme exutoire, et une force surhumaine. Dans ce roman, qui, il faut l’admettre, dépasse certainement les frontières de l’autofiction, Rebeka Warrior écrit avec le cœur et les tripes, dans une langue sans prétention. On savoure de belles trouvailles, dans lesquelles on entend la voix de l’artiste techno-punk :  “Mangez-mangez, ceci est mon sang, j’en ai fait du boudin, donnez le reste aux chiens.” ou encore “Mes mots allaient du nord au sud et de haut en bas. On les voyait au bout de ma langue. ”  Écrit dans un format original, chaque phrase se termine par un point à la ligne : l’information est donnée, passons à la suivante. Le texte est parsemé de citations des livres que l’autrice lit pendant son processus d’écriture, ainsi que d’extraits de son journal de l’époque. Un récit qui plonge sans filtres dans la réalité de la maladie et du deuil. On connaît pourtant le cancer, mais on ne l’avait jamais côtoyé d’aussi près qu’à travers ce récit. On peine à le lâcher, tant l’histoire, pourtant tristement ordinaire, est prenante. Presque asphyxiante. Et on ressort de cette lecture avec le cœur serré. Bouleversant. — Louisiane Dor

Rebeka Warrior

Toutes les vies
20 août 2025, Stock

Louisiane Dor

Rédigé par

Louisiane Dor

Directrice de la publication.

Romancière — " Les méduses ont-elles sommeil ? " (Gallimard)
" Ceci est mon cœur " (Robert Laffont)
" La confusion " (Le Cherche Midi)